Le mot « sexe » trouve sa probable racine dans le latin secare qui signifie couper ou séparer.
Secare, secatum, désigne la marque faite par entaille. Le sexe est donc expression d’une
coupure ou d’une division. Mais que divise-t-il ?
À cette question, la réponse sera certainement de souligner une division des sexes, chacun étant situé d’un côté ou de l’autre de l’humanité : masculin ou féminin, garçon ou fille, homme ou femme. La coupure est celle qui constitue le « deux » à jamais irréductible à quelque unité que ce soit. Le sexe vient inscrire pour chacun l’impossibilité d’être tout. Ceci ne dit rien de l’histoire de chacun et de la façon dont sera vécue concrètement une sexualité. Ce n’est pas le seul fait d’être anatomiquement sexué qui fait la sexualité, mais l’histoire toujours singulière d’un désir.
Le désir sexuel est un langage et il se tisse en chacun de façon unique. Ainsi, un chemin amoureux n’est jamais déjà tracé, même si chacun se trouve précédé par une histoire familiale et culturelle. Le sexe est d’abord attestation de l’incomplétude de l’être et, à ce titre, ouvre le monde du désir.